Un mercredi après-midi à Eurythmie
Le titre pourrait rappeler le très bon disque de Francis Cabrel, “Samedi soir sur la terre”, ainsi que la chanson du même nom qui évoque une soirée amoureuse passionnée. D’ailleurs, le VCM, comme tout club de vélo, de par ses fidèles licenciés, ne fait-il pas ressentir cette passion et cet amour du vélo ?
Pour illustrer mon propos, j’ai choisi le regroupement sur le parking Eurythmie, un mercredi après-midi, moment symbolique où chacun manifeste, à sa manière, le plaisir de se retrouver et de profiter d’une belle sortie active de trois à quatre heures.
Déjà, bien avant le départ, on aperçoit sur le parking, quelques cyclistes en pleine préparation, ces derniers, issus de la “banlieue” sont venus en voiture. D’autres, plus motivé(e)s également issu(e)s de la banlieue, ont choisi de rejoindre Eurythmie à vélo, bravo ! Mais notons que la grosse majorité des arrivants est montalbanaise et est donc plutôt proche du point de ralliement.
Ce jour-là, un des nôtres assure la circulation sur le parking car il y a embouteillage, le parc de stationnement est saturé et les véhicules “tournent” en quête d’une place qui se libère, certains tournent même plusieurs fois, au cas où ! Une belle Porsche Cayenne, toute proche de nous, a du mal à braquer : spontanément, plusieurs d’entre nous proposent leur service pour guider le conducteur en lui susurrant quelques conseils.
Les cyclistes du VCM arrivent un par un et grossissent le groupe, le tableau devient multicolore, eh oui ! nous ne portons pas toutes et tous le maillot à prédominance jaune qui a beaucoup fait parler de lui. Peu importe, la fresque est belle, car les couleurs sont vives, fluorescentes, du bleu, du rouge, du vert… du noir aussi, avec casque ou casquette ou sans rien, mais c’est très très rare. Il s’ensuit poignées de main, embrassades, éclats de voix, rires, verbe haut, tous les ingrédients y sont pour entrevoir une belle sortie.
On observe, on s’observe, on écoute : “Tiens tu as changé de vélo, oh ! un vélo électrique, quelle marque… ta batterie, elle tient combien de temps ? ”, ou alors, “moi, j’ai mis les manchettes, il fait tout de même encore un peu frisquet !”, et encore, “Dimanche, j’ai eu un souci avec mon dérailleur électrique et je suis rentré sur le petit pignon, dur, dur !”, ou bien, “As-tu regardé l’étape d’hier ?” ... etc. Pour quelques-uns, c’est aussi le moment de vider leur vessie avant le départ : en général, on retrouve toujours les mêmes sur le bord du talus.
Ce rassemblement, ce rituel, est parfois très impressionnant, la météo favorable après un hiver très pluvieux, inspire de nombreux cyclistes qui répondent présent.
Puis vient l’heure du départ, 14 h, horaire officiel de Roue Libre ; d’autres ont choisi 13 h 30 pour ne pas rentrer trop tard. Les gardiens du temps se font entendre : « l’heure c’est l’heure, il faut aussi penser à ceux et celles qui nous rejoignent sur le parcours ».
Le beau tableau multicolore se vide de ses couleurs mais la cacophonie est toujours bien présente. Un long ruban de cyclistes se forme, prenant la direction du parcours programmé. Tout ce petit monde va trouver sa place dans les premiers kilomètres, les groupes vont se former, les meilleurs vont prendre la tête, souvent à grande vitesse, impressionnant !
Pour conclure, j’ai choisi ce thème, sous une forme anecdotique, pour évoquer et tenter de mettre en exergue, la passion et l’amour que peut susciter le vélo, le plaisir de se retrouver, la camaraderie, le partage et les échanges mais aussi le respect et la bienveillance. Le VCM en est le fédérateur, fort de son grand nombre de licenciés sans oublier l’action régulière et engagée de ses membres bénévoles.
Profitons pleinement de cette nouvelle saison.
Noël TOUSSAINT